« J’ai connu Xénia Stoupnikova lorsque j’étais Doyen de la Faculté de Droit de Nancy et elle étudiante dans cette même Faculté. En effet, tout le monde ne sait pas que Madame Kaltani, après avoir accompli un brillant parcours universitaire en lettres (licence de lettres modernes en 1995, maîtrise en 1996 puis DEA en 1997, diplôme obtenu parallèlement au diplôme du Centre Européen), s’était inscrite en doctorat, mais aussi conjointement en Deug de droit, obtenu en 2000. Nous commencions alors une coopération avec la Faculté de Droit de l’Université d’Etat de Saint-Petersbourg, à laquelle elle n’était pas tout à fait étrangère. Elle nous servait évidemment d’interprète, mais aussi d’accompagnatrice pour nos collègues russes à qui elle faisait visiter la ville. Et elle s’acquittait de sa tâche avec beaucoup de cœur et d’enthousiasme.   Et quand nous allions à Saint-Petersbourg, c’est sa maman, Madame Stoupnikova, qui était chargée de nous accueillir et parfois aussi de servir d’interprète et de guide pour les visites culturelles.

Les liens avec Xénia s’étaient resserrés, notamment par le truchement du Pr Louis-Philippe Laprévote, notre regretté collègue et ami qui était son directeur de thèse et son mentor. Xénia travaillait sur : « L’image de l’élite politique en Russie post-soviétique. L’exemple de la presse française ». C’est lui qui avait souhaité que je participe au jury de soutenance qu’il avait d’ailleurs tenu à organiser au Centre Européen dans la salle 11 du premier étage. J’ai encore le souvenir ému de cette belle cérémonie en présence de ses parents. Ma collègue Tatiana Lebedeva, toujours fidèle au Centre Européen, et qui faisait aussi partie du jury, s’en souvient certainement encore.

Louis-Philippe Laprévote et Jean-Denis Mouton, directeur du Centre, m’avaient alors missionné, sachant que je siégeais au CA de l’Université et que j’étais aussi pressenti pour reprendre la direction du Centre, pour appuyer la demande de création, au CEU, d’un poste de maître de conférences en sciences de l’information et de la communication.

Mission accomplie en 2005, ce qui permit de recruter Xénia. Et je l’ai donc accueillie en cette rentrée 2006 dans cette belle institution qui lui était d’autant plus chère qu’elle en avait été étudiante, avec pour objectif de seconder le Pr Laprévote qui approchait de la retraite et d’assurer la pérennité de la filière. Elle s’est impliquée tout de suite, prenant notamment en charge les relations internationales du Centre, préparant le grand colloque de de 2007 organisé à l’Hôtel de Ville de Nancy avec l’Union Paneuropéenne.

A la mort de Louis-Philippe Laprévote, qui l’avait beaucoup affectée, elle avait repris la lourde tâche du parcours « communication » en M1 et du Master2 « Communication ».

Et elle s’est alors donnée à plein pour le CEU et pour sa filière « Communication » qu’elle a portée sur ses épaules, malgré les soucis de santé et les épreuves qui ne l’ont pas épargnée.

Elle avait su fédérer une équipe fidèle et dévouée dont beaucoup enseignent encore aujourd’hui au Centre et sont présents cette après-midi pour lui rendre un dernier hommage.

Au CEU, où elle s’occupait aussi du programme Erasmus, elle avait fondé un journal, Vox, que devaient entièrement réaliser ses étudiants. Elle les mobilisait aussi pour les journées « Portes ouvertes » et pour le repas de Noël où les étudiants préparaient des spécialités de leur région ou de leur pays. Et des projets, Xénia en avait encore beaucoup.

Xénia, ta bonne humeur communicative, ton sourire, tes paroles toujours chaleureuses nous manquent déjà énormément.

Adieu Xénia. Nous ne t’oublierons pas. »

Étienne CRIQUI.  Ancien directeur du Centre Européen (2006-2016)